oh ! la jolie fraise !
ah mais non ! ce n'est pas une fraise des bois : c'est une
fausse fraise portée, c'est bien normal, par un
faux-fraisier. comme son nom l'indique le
faux-fraisier est un faussaire : la fausse fraise n'a de la fraise que l'allure . elle n'est pas bonne à manger . pas bonne, mais pas vénéneuse . elle ne mènera pas le jeune gourmand à l'hopital, nul besoin d'appeler le centre anti-poison . seule une grave déconvenue gustative est à redouter : la
fausse-fraise est tout à fait insipide . alors apprenez à ouvrir l'œil ! pour vous y aider je vais vous montrer comment
duchesnea indica (la fausse) parvient à ressembler à
fragraria vesca (la vraie) et comment démasquer l'imposture .



adoptons la stratégie
diviser pour régner .voici la chose éclatée en trois éléments : 1 . 2 . 3 .

si on ne voit que 2 et 3 et que le regard "oublie" 1, cela donne tout à fait l'image de la fraise des bois : un joli globe rouge couvert d'akènes et des sépales étroits et pointus . comme c'est tentant ... on en a l'eau à la bouche et le tour est joué, passez muscade ! tel le prestidigitateur
duchesnea indica dupe le gourmand en détournant son attention de ce qui peut trahir la supercherie .

tout au plaisir d'avoir trouvé une fraise des bois le gourmand ne remarque pas ces sépales retroussés ressemblant à de petites feuilles — il y en a cinq . c'est bien dommage pour lui car ce sont eux qui révèlent l'imposture . on ne voit jamais la forme de 1 chez
fragraria vesca, les pièces correspondantes y sont toutes de la forme de 2 . et voilà .
maintenant le gourmand devenu (un peu) botaniste ne se fera plus gruger . à la prochaine occasion il saura où regarder pour démasquer duchesnea indica ... si du moins l'ardeur du désir ne lui fait pas oublier sa leçon de botanique .