mercredi 30 juin 2010

la nappe est mise

c'est une petite araignée qui vit là dans ce massif négligé . elle se tient à une coudée du sol .

avant d'avoir trouvé son nom de famille je l'avais nommée araignée-pie — il faut bien nommer les fichiers image — à cause des taches blanches sur le fond brun de son abdomen .
oh ! mais qu'elle elle est difficile à discerner ! petite, rapide, disparaissant à la moindre alerte dans un foullis de feuilles et d'herbes, à un étage où l'œil ne musarde ordinairement pas et rencontre quand il s'y risque un chaos d'ombre et de lumière . elle, accrochée sous sa toile, montre le ventre . j'ai bien tenté de voir son dessus en regardant par dessous . mais j'ai tiré un fil d'alarme : vive fuite . ainsi du motif blanc de son dos je ne sais que bien peu . difficile d'en faire de bons clichés . difficile donc de l'identifier . comment la reconnaître quand je ne l'ai pas bien vue ?

d'autant que jusqu'à présent ma méthode de détermination consiste tout bonnement à feuilleter des banques d'images légendées dans les sites d'arachnologie à qui je fais confiance . et si j'écris méthode ici vous aurez compris que c'est sarcastique .

heureusement qu'il y a sa toile . l'installation de sa toile et sa manière de s'y tenir sont très particulières . elle se construit une toile en nappe et elle se tient sous la nappe . on raconte qu'elle se débrouille pour manger sans quitter sa curieuse posture . heureusement que j'ai commencé à lire les textes qui agrémentent utilement les banques d'images . spécialement ceux qui exposent les caractéristiques générales de familles d'araignées . et il se trouve que la description que jorgen lissner donne des caractéristiques de l'habitat, de la forme de la toile, et de la posture de chasse des araignées de la famille des linyphiidæ concorde exactement avec celles que j'ai pu observer chez mon araignée-pie . cette famille domine la faune des araignées en europe, il n'est donc pas étonnant qu'elle favorise le jardin de sa présence . son absence aurait surpris .
il faudra feuilleter des albums de famille dans l'espoir de trouver à quels genre et espèce elle appartient . faible espoir mais essayons pourtant . nous commençerons par l'album photos de jorgen lissner : famille des linyphiidæ .


> vers la page consacrée à la famille des linyphiidæ du site de jorgen lissner . comme pour chaque famille la page donne la caractérisation biologique et morphologique de la famille, la liste des genres et espèce de la famille . lorsqu'une documentation photographique est disponible pour une espèce, elle est très riche : specimens de chaque sexe, formes juvéniles, détails morphologiques .

de fleur en graine

j'avais toujours pensé qu'observer les différents états de développement et de maturation d'une plante nécessiterait un long temps et des observations répétées . faux . enfin, c'est vrai tant qu'on envisage le développement d'une seule fleur . il faut en effet un long temps pour que se forme un bouton, que la fleur éclose, qu'elle soit fécondée, qu'elle fane, que le fruit mûrisse, que les graines sèchent et se dispersent ... oui . mais le temps d'observation des différents stades peut être très raccourci dès qu'on envisage un plant portant de nombreuses fleurs et dont la période de floraison soit assez longue . un seul plan pourra porter à un moment donné des fleurs à différents stades de maturation .

ainsi aujourd'hui ce plan de lychnis coronaria . tous les clichés qui suivent sont des images de fleurs du même plan . à partir de la collection des clichés des différentes fleurs on pourra fabriquer le film de la maturation de la fleur . en quelque sorte restaurer la chronologie à partir d'un état instantané . certes, une seule observation ne saurait suffire pour construire une visualisation du développement complet du lychnis . celle d'aujourd'hui permet d'en montrer une phase : celle qui va de la fleur aux graines .
> au commencement était la fleur . les vues ont été choisies de manière à ce que les détails de structure et de forme des différentes pièces soient visibles .

> et voici l'histoire de sa transformation .

>enfin, un bénéfice collatéral de cette prise de vue . c'est sur l'agrandi du cliché que se découvrent deux araignées inaperçues in situ . l'une minuscule l'autre peu grosse mais très mimétique . deux nouvelles occasions de tester nos outils d'identification . (à suivre donc)

jeu : cache cache

septième jeu . retour à plus c'est gros moins on voit . qu'est-ce qui se cache sous le masque ? qui s'est déguisé en coccinelle ?
n. b. : non je ne l'ai pas photographié dans le jardin . capturé hier sur la toile . et un semaine plus tard la réponse est dans je donne ma langue au chat .


lundi 28 juin 2010

impitoyable

la nature est une maîtresse ombrageuse . rien, elle ne passe rien . un moment de laisser aller ? un abandon au far niente ? un consentement à la paresse ?

tout vous sera compté . craignez la vengeance de l'abandonnée . elle manque absolument de mesure .

il y a toile et toile

celle-ci visible ces jours dans un massif assez négligé d'alchemilla mollis n'a pas la facture bellement architecturée des toiles orbiculaires . ici l'araignée ne fait pas dans la dentelle , elle n'est pas tisserande . la réalisation semble brouillonne, la disposition des fils de soie aléatoire — un voile d'intissé ? — si le matériau est traité en vrac l'ensemble est loin d'être amorphe : la nappe largement tendue sur le buisson construit un petit maelström . on imagine qu'ainsi tapie au cœur des ténèbres elle guette : the horror . je n'ai pas osé la déranger . je vais essayer d'en voir et savoir plus . discrètement .
(quelques heures après)
j'ai du nouveau . quand on sait ce qu'on cherche on trouve mieux : il y en a trois . outre celle déjà connue qui tapisse l'alchémille , une autre plus vaste est fort bien cachée dans un abelia un peu souffrant et une petite dernière dans les pivoines amortit la chute de pétales de la viticella .

de l'efficacité du dispositif on ne saurait douter .
je n'ai pu en voir qu'une, surprise hors de sa caverne . elle paraît bien petite (jeune ?) . les deux autres (absentes ou plus expérimentées) ne se sont pas montrées .
bon . l'identification sera pour demain . à chaque jour suffit sa peine . je ne vous cache pas qu'un rapide sondage dans les résultats d'araignée toile entonnoir ne sont pas encourageants . prudence .
(le lendemain mardi)
on tire un fil vous savez il vient une toile . je n'ai eu le temps de rien écrire . documentation et observation c'est tout . le matin sur la toile pour trouver les bons sites . l'après-midi retour au jardin pour de nouvelles observations par un observateur plus informé . l'œil est censé avoir plus de discernement . riche moisson de part et d'autre . écriture demain mercredi .
(le lendemain mercredi)
voilà c'est fait voyez la nappe est mise

samedi 26 juin 2010

salvia salvata

sauvés de la tondeuse de jeunes (re)semis spontanés d'une sauge jadis par moi plantée, ayant prospéré puis disparu depuis deux ans . ainsi cette fois pas de problème d'identification . je sais à qui j'ai affaire . j'avais dejà aperçu de telles jeunes pousses l'an dernier, mais n'avais jamais pu les mettre en pepinière avant leur intempestif rasage . la tondeuse est un prédateur de tout ce qui a la mauvaise idée de s'installer dans l'herbe . cette année j'ai décidé de ne pas les laisser tomber sous ses lames cruelles . il n'est pas dit qu'une sauge sclarée — salvia scalrea —finira hachée mulchée . un destin plus majestueux l'attend si on la laisse se développer . (on lira avec profit la page française qui lui est consacrée dans wikipedia : sauge sclarée) .


l'image de ce qu'elle peut devenir au terme d'une croissance harmonieuse est extraite de la flore de johann georg sturm : deutschlands flora in abbildungen . 1796 . les illustrations sont de jacob sturm . source wikimedia commons page salvia sclarea .

à ce propos signalons aux amis des flores anciennes le site biolib.de qui donne accès à l'édition en ligne (scans image) de livres de biologie anciens et modernes .

ooops . j'ai oublié !

j'ai oublié de vous présenter félicité . oh ! et voilà que j'oublie encore perpétue . elles sont pourtant inséparables félicité & perpétue . des jumelles dit-on . les voici dans leur prime , quand elles ont fait leur entrée sur scène de chèvrefeuille il y a un mois . c'était très frais . mais où donc avais-je la tête ? enfin l'oubli est réparé . il était temps, elles viennent de sortir de scène .

jeudi 24 juin 2010

hidcote blue est mellifère


à peine écloses les premières fleurs, l'abeille est là . rapide active concentrée précise, très pro . une abeille c'est certain, mais quelle ? une vraie petite apis mellifera mellifera (linnaeus 1758) ? aurai-je le privilège d'avoir rencontré la classique schwarze biene, braune deutsche biene, black bee, abeille noire ? pas impossible : il en reste, mais peu probable : les abeilles du midi (südbiene) ont tendance à supplanter les mellifera mellifera (nordbiene) qui se font rares .

je dois mon intérêt tout neuf pour les abeilles à la jeune ada — la curiosité est contagieuse — et la possibilité de le nourrir, cet intérêt, à l'internet . cherchant à nommer l'abeille de la photo j'ai appliqué la méthode de recherche des bonnes sources que l'écriture de ce blog m'a conduite à mettre au point . à force d'avoir à trouver chaque fois que je mets en ligne une photo botanique et/ou zoologique "comment s'appelle le vivant que j'ai vu ce matin ?" une stratégie — gagnante — s'est progressivement dégagée . voici les étapes de la démarche : 1 . requête sur le mot clé générique dans wikipedia . 2. comparer la qualité de la page correspondante dans différentes langues — anglais allemand français italien, et depuis peu néerlandais . 3 . explorer les liens proposés par les meilleures pages .

et c'est ainsi que j'ai trouvé le site de kai-michael engfer . il milite avec ferveur pour redonner à l'abeille d'europe du nord un avenir et à nous la mémoire de son passé . site polyglotte : en allemand, anglais et français : lien vers un premier contact avec l'abeille noire . site bien pourvu en vidéos fascinantes . kai-m engfer démontre en effet combien douces sont les abeilles noires !

je lui emprunte ce petit instrument d'identification .
verdict : je crois bien que ma petite abeille blonde a quelque chose de méridional . la lavande, elle en raffole .

à la recherche d'un treillage . 2 .

> l'épisode 1 est ici .
de retour d'un visite panoramique, virtuelle et approfondie de la roseraie de l'haÿ, je rapporte une moisson de vues sur la variété de constructions qui soutiennent les rosiers grimpants . du simple arceau qui enjambe une allée, à la rotonde de cupidon, en passant par théâtre et pavillons de verdure, pergolas et treillages, potences et arcs de triomphe, le catalogue des aménagements dans le gôut français bourgeois de la fin du 19e est très varié. jugez .












à suivre .

mercredi 23 juin 2010

métamorphose

l'ignorance offre des plaisirs toujours renouvelés . découverte étonnement parfois même émerveillement . le spectacle aujourd'hui pour être nouveau n'en est pas enchanteur pour autant . surprise dans sa métamorphose une future coccinelle qui n'est plus une larve et pas encore adulte . non . ne me demandez pas quelle de espèce il s'agit, combien elle aura de points ni comme on nomme exactement cet état là . je l'ignore . encore . mais pas pour longtemps !

d'où me vient cette assurance ? d'une rencontre récente : le site stippen ! [points !] une encyclopédie électronique et abondamment illustrée des coccinelles de hollande . une rubrique y est consacrée au cycle de vie . on part bien naturellement de la copulation et on suit les différents stades de développement : œufs, sortie de l'œuf, 4 stades de développement des larves et encore quatre moments du passage vers la forme adulte définitive — en néerlandais : pre-pop, pop, uitsluipen, vleugels oppompen — pour chaque étape on peut comparer la forme de nombreuses espèces différentes . d'où un espoir assez raisonnable d'identifier le stade de développement (en néerlandais !) et l'espèce de la petite bête .

allons y voir . pour ne pas effaroucher je vous relie à l'introduction en anglais du site stippen ! puis suivez le cap : développement se dit ontwikkeling . après, il suffit d'ouvrir l'œil .

tanstaafl

début d'été : le temps des cerises . bonjour cerises . vu de l'estomac : beaucoup de cerises . joie . vu de l'échelle : trop de cerises . peine . there ain't no such thing as a free lunch .

indice pour joueurs défaits

je sais que ma dernière intervention dans je donne ma langue au chat a pu frustrer . à la place de la solution attendue du premier jeu du jardinier polyglotte je ne vous ai offert qu'une exhortation à l'effort : gouglez et vous trouverez ! baume : voici aujourd'hui le coup de pouce annoncé . l'adresse de la page source . quelque chose me dit que ça n'avance pas à grand chose ... si ?


sunset boulevard

pour qu'une saison naisse une autre a dû mourir . le printemps vient donc de faire une fin . je n'ai jamais aimé le début de l'été . je n'ai jamais aimé voir finir un printemps . la lumière d'été est dure . impitoyable aux gloires déclinantes du jardin . ambiance de fin de règne .

lundi 21 juin 2010

jeu du jardinier polyglotte . 2 .

je l'ai trouvé dans wikimedia.commons . est-ce assez énigmatique ? il existe une version française .
— on peut la voir ?
— dans je donne ma langue au chat , à partir du 28 juin .

jeudi 17 juin 2010

couverture : goût japonais


on recontre souvent à kyoto de petits édifices votifs . comme celui-ci . l'attention se portera ici sur la couverture . le détail du faîte permet d'apprécier la qualité de réalisation de la couverture de ce modeste édifice . pourquoi j'aime le japon .


clôtures : goût hélvétique

admiration

> le problème : protéger l'intimité des rez-de chaussée de petits immeubles de logements sociaux .
> une solution suisse à taille humaine : simple, moderne, élégante .
> noter que le mur de clôture n'est pas en limite de propriété . une petite bande de terre est laissée libre du côté du trottoir . les jeunes plantes grimpantes qui y sont installées — vigne vierge — recouvriront rapidement le mur . adoucissement végétal bienvenu .

regard de pierre

pour adoucir ma nostalgie des jardins de kyoto je feuillette parfois mon album . parfois impromptu les émotions reviennent . oui . œil humide souffle suspendu gorge serrée . en vrai . je vais essayer de vous montrer . ce sera une une nouvelle rubrique : terre de jardins . pour dire le japon et l'effet qu'il m'a fait . est-ce contagieux ?

. première vue . au genkaku-ji . entrons dans l'allée des camélias . les yeux baissés .

oh ! le maître a pensé aux humbles .

dimanche 13 juin 2010

insectes : encore du nouveau

trois nouveautés repérées hier . 1 . regardant la glycine par la fenêtre un bourdon à toupet qui force la sympathie . 2 . jamais encore je n'avais trouvé de pucerons sur une clématite . c'est fait . je connaissais les roux, les verts, les noirs, mais pas ceux là bruns . à rayures blanches . pour le reste la scène est classique . 3 . le papillon j'ai failli ne pas le distinguer dans le chèvrefeuille .

glycine, clématite, chèvrefeuille ... tiens, à croire que je n'observe que les grimpantes .

samedi 12 juin 2010

à la recherche d'un treillage . 1 .

ça y est . j'ai décidé d'habiller le mur ouest avec des treillages en arche qui rappellent par leur rythme hauteur et fonction les arches naturelles qui au milieu du jardin donnent asile contre le soleil et protection contre les attentats au regard que sont devenus les ateliers de l'usine quiri . reste à réaliser la chose . faire une esquisse . chercher les matériaux possibles, et les objets disponibles sur le marché . carnet de navigation . premier épisode . j'ai gouglé : pergolas treillis roseraie .

ce sont les roseraies qui gagnent, et singulièrement celle de l'haÿ . on entre sur la page de présentation du fondateur : jules gravereaux que les consulteurs de catalogues de roses anciennes connaissent déjà . mauvaise pioche ? pas du tout . au contraire : l'occasion unique de jeter un œil sur l'aménagement de la roseraie de l'haÿ . on peut voir d'ici . oui . ils ont fait un très beau site qui comporte — entre autres facilités — la visite virtuelle de la roseraie de l'haÿ . excellent pour préparer une visite : on peut choisir sa saison : au printemps, à la fin du printemps et en automne . choisir sur une carte de nombreux points de vue . pour chacun on a une vision panoramique . dans toutes les directions avec enfin la possibilité de zoomer . en visitant toute la roseraie on dispose d'un catalogue in situ des différents types de treillages, pergolas, arches &c . support de grimpants, et palissages . de différents styles, certains très jardin à la française, d'autre plus acceptables dans un petit jardin moins grandiloquent, d'autres plus inattendus . ainsi à l'entrée de la section des roses galliques .



vendredi 11 juin 2010

prologue

2010 . comment aménager le jardin ? bien sûr on pourrait — c'est une tentation — dessiner le futur du jardin en faisant table rase de son passé . on aurait alors un espace vierge, on ne tiendrait compte que de la configuration physique de la propriété : le terrain, plan, exposition, ensoleillement. on repartirait à zéro . comme dans les livres qui expliquent comment aménager un jardin . comme si la maison venait d'être construite . comme si elle n'avait pas d'histoire . mais de l'histoire le jardin en a . il en a même deux . son histoire avant moi . son histoire avec moi .

1990 . comment aménager le jardin ? on aurait pu faire table rase alors . oui . c'était possible . à condition de croire qu'il n'y avait encore rien entre nous . mais ça, c'était impossible . l'histoire avait déjà commencé .

1989 . première visite . premiers pas dans le jardin clos . premier regard . premier émoi . ah ! c'est là que je voudrais vivre ... dahin ... dahin ...


voilà . c'était comme ça . intense .

> pour écouter la version d'elisabeth grümmer (1952) à loisir sur youtube
> et en français par solange michel (195?) .

jeudi 10 juin 2010

jeu du jardinier polyglotte . 1 .

si vous cliquez sur la vidéo vous entendrez prononcer cinq fois dans une langue étrangère le nom d''un vivant du jardin . sous le signifiant découvrez le signifié . dimanche en huit on pourra donner sa langue au chat .


crédits : le projet shtooka . lectrice gulnara streit .
en indice et en prime : une interview de nicolas vion l'intitiateur du projet sur framablog .

la coccinelle d'avant

il paraît que tout le monde est au courant . et moi je suis toujours la dernière informée . les coccinelles ne sont plus ce qu'elles étaient . parmi les insectes de jardin c'était la bonne élève absolue . la bête à bon dieu . que des qualités .
> un design fabuleux . la coccinelle est aux insectes ce que les drapeaux de la suisse et du japon sont aux emblèmes . des réussites magistrales . formes élémentaires symboliques — croix, disques — et violent contraste de couleurs primaires saturées — noir blanc rouge — c'est la recette d'un logo efficace . lisibilité . singularité . reconnaissance et mémorisation facile .
> amabilité exceptionnelle . la coccinelle est pour les enfants l'insecte inoffensif par excellence . facile à repérer . complaisant à se laisser observer . ne pique ni ne mord . ne vient pas follement se fourrer dans les cheveux ou les oreilles .
> pour le jardinier un allié indéfectible et discret . anti puceron bio .
> l'entomologiste pour les nommer compte les points : la bipunctata a deux points, la septem - undecim- quatordecim- respectivement sept, onze et quatorze .

oui mais voilà, des comme ça il paraît qu'on n'en fait plus . heureusement il reste des traces . elle était tellement tout bien la coccinelle, elle était si utile à l'agriculture que les chercheurs s'occupaient d'elle, de l'observer, de la comprendre, de connaître ses mœurs, ses goûts, ses habitudes . d'identifier ses ennemis &c. . la connaître pour la protéger, lui faciliter la vie . normal, une petite bête si utile . il reste de cette époque révolue un témoignage émouvant autant qu'instructif . vers un superbe documentaire de l'INRA — qui fleure bon le court-métrage pédagogico-scientifique des années soixante-dix — qui vous dira et montrera tout sur les coccinelles . et principalement qu'elles bouffent exclusivement du puceron, elle et ses larves . d'où le titre : coccinelles aphidiphages . (durée 16 minutes) . pour vous mettre en appétit j'ai fait cette capture . commentaire en voix off : "la nutrition n'étant même pas interrompue par les accouplements".

hommage donc à notre gentille et courageuse coccinelle d'avant .



> la page de wikipedia en français sur la coccinelle est bien . comme elle est sérieuse le titre est coccinellidae . c'est là que j'ai trouvé la référence vers le documentaire .
> mais la meilleure page wikipedia sur la coccinelle est en allemand . très complète, très illustrée et pleine de liens utiles . par exemple le lien qui mène là .

dimanche 6 juin 2010

jeu . come si chiama ?


> trouver par google le nom de la petite araignée .
> concours du meilleur gouglage (la requête qui permette de trouver le site solution au rang le plus faible des résultats) .

bonne chasse .

les résultats sont dans ... langue au chat .

vendredi 4 juin 2010

jeudi 3 juin 2010

j'ai rencontré une chimère

hier matin tournée de routine . mi plaisir mi devoir . entre vigilance et nonchalance contemplation et observation . attention flottante . sur le vieux buis un insecte que je n'ai jamais vu auparavant arrête mon regard . convaincue d'avoir affaire à la pyrale — les larves puis les chenilles qui l'ont attaqué au début du printemps doivent bien s'être métamorphosées — je scrute plus attentivement . les ailes ressemblent au souvenir vague que j'ai gardé de celles du papillon décrit dans le site de la société alsacienne d'entomologie : gris clair argenté, avec des taches sombres . j'aperçois un rostre un peu étrange, les papillons n'ont-ils pas une trompe ? mais les ailes sont très brillantes, ce qui intrigue, et à l'extréminté de l'abdomen un amas ambré que je peine à distinguer étonne : est-ce un parasite ? une ponte ? un organe ?
au total un être étrange . je suis perplexe . je cliche . les clichés ne sont pas nets mais suffisamment quand même pour que le zoom sur l'abdomen soit lisible . oh ! un morceau de scorpion attaché à une mouche à trompe de tapir . pourquoi pas un frelon à perruque ?


reste à gougler mouche qui ressemble à un scorpion . l'identification de panorpa communis aka la mouche-scorpion est immédiate . j'ai su trop tard qu'elle était inoffensive et utile . dans l'urgence — décider avant qu'il ne s'envole — je l'avais exterminée . affreux calcul : mieux vaut faire périr un seul insecte utile que de laisser vivre une pyrale et toute sa descendance . hmm . quand même maintenant que je sais qu'il était innocent ... schuldgefühl . je me rassure — un peu — en constatant que l'insecte est — comme son nom l'indique très – commun . et je prends la ferme résolution désormais de capturer vivants les inconnus que je rencontre .

documentation recommandée :
la page de wikipedia la mieux renseignée sur panorpa communis est en allemand : gemeine skorpionsfliege . du catalogue des images de panorpa communis (de) de wikimedia commons j'ai retenu trois beaux clichés :
> un détail de la face d'une femelle . par "botaurus stellaris".
> un détail de l'appareil génital du mâle . par richard bartz . munich . aka makro freak image . (licence CC share alike 2.5)

le cas de la fraise vide

je savais comme chacun que les limaces boulottaient les fraises en général et les miennes en particulier . les fraises mûres . et voilà que le moment redouté est venu : premières rougeurs, premières attaques . ceci est connu . les petites limaces font des petits trous — c'est presque attendrissant, on leur pardonne — et les grosses limaces font de plus gros trous et quand on les voit, on les déporte . c'est dans l'ordre . mais ce que j'ai vu cette année dépasse toute mesure . jugez : cette fraise a été entièrement vidée de sa pulpe . on sent une malignité . ce n'est pas du tout dans la manière d'une limace . la limace mange tout de la fraise, elle ne laisse pas la peau . donc il y a du nouveau .

je dirais même plus : il y a des nouveaux . de nouveaux amateurs de pulpe de fraises mûres . nombreux . et déterminés . il faut avoir le cœur bien accroché pour en supporter la vue . je ne souhaite à personne de les rencontrer dans son jardin . et je ne suis pas sûre que je souhaite vous les faire rencontrer sur ce blog . dans le souci de ménager les sensibilités les plus délicates j'ai choisi de n'en montrer sur cette page d'accueil qu'un portrait fallacieux — un détail flou et sous un jour qui le rend presque sympathique — qu'on ne s'y trompe pas . seules les âmes bien trempées oseront cliquer sur les liens et vignettes qui émaillent les explications qui vont suivre . à leurs risques et périls .

limaces et blaniules s'entendent comme larrons en foire pour faire des orgies de (mes) fraises — blaniulus guttulatus : c'est le nom de ces minuscules myriapodes . des mille-pattes minuscules . oui ce sont bien des pattes qu'on distingue sur le petit portrait si flatteur . des pattes il en a et beaucoup . tous les détails morphologiques, physiologiques et la place de ces êtres dans la nomenclature zoologique sont aisément accessibles en français dans les pages que l'université McGill consacre aux moyens de lutte contre les mille-pattes, et l'INRA à la blaniule mouchetéeinutile de s'y étendre ici . ce que je peux vous (dé)montrer c'est la résolution de l'énigme de la fraise vide . les protagonistes sont maintenant identifiés : limaces & blaniules . mais quel est le mode opératoire ? reportage .

voici une édition ad usum delphini de la première partie du reportage photographique . elle ne pourrait offenser l'œil le plus vulnérable .
on y distingue cependant nettement qu'il est question de la destruction de belles fraises saines par une grosse limace adulte . comme déjà signalé : de la fraise la limace ne laisse rien . peau, akènes et pulpe, rien ne demeure . les blaniules s'engoufrent dans les brèches ouvertes par la limace . on n'observe aucun signe de concurrence ou d'animosité entre limace et blaniules . il est vrai qu'il est difficile de saisir l'expression d'un sentiment d'hostilité, d'animosité ou de simple agacement dans le comportement extérieur d'une limace . l'image suivante s'agrandit d'un clic . caution ! graphic content !
la limace comme on voit mange goulûment . elle ne fait pas de quartiers . évider artistement la peau d'une fraise n'est pas de son fait . tant qu'une grosse limace s'occupe d'une fraise les conditions de possibilité de la fraise vide ne sont pas réunies . la deuxième partie du reportage – dont je ne présente également qu'une miniature de planche contact – nous éclaire sur ces conditions .
pour qu'advienne une fraise vide il faut que des blaniules rencontrent une fraise mure trouée de manière appropriée . pas n'importe quel trou . le trou pour fraise vide doit réunir deux caractères : être assez gros pour que les blaniules puissent rentrer [la question de savoir si les blaniules sont capables de miner la fraise par leur seuls moyens est controversée] et assez petit pour que demeure une enveloppe de peau capable de conserver une forme de fraise après et malgré la disparition complète de la pulpe . ces conditions sont idéalement réunies quand une grosse limace repue a abandonné sa proie avant de l'avoir trop gravement abimée . ce qui est assez rare . en général la limace mange salement . vous avez vu . le trou parfait c'est celui que laisse le repas du bébé limace : petits trous bien propres . les blaniules n'ont plus qu'à creuser, plus rien ne les arrêtera que la peau . tant qu'il reste de la pulpe on pourra les observer . lovés au cœur de la fraise "comme de petits serpents" . voyez l'image suivante — les bébés c'est toujours mignon — elle s'agrandira d'un clic . mais là encore warning ! graphic content !
les conditions météorologiques de pullulation des blaniules — printemps pourri, froid et humide — puis de leur attaque des fraises – au retour du soleil – se sont très favorablement succédées . mais je dois à la vérité de préciser que les (mes) conditions de culture ont aggravé la situation : le paillage de feuilles mortes mal décomposées et restées humides était à proscrire absolument . les blaniules en effet participent activement à la destruction des déchets végétaux . leur régime normal c'est le végétal MORT . mais quand vient la sécheresse leur vient le goût de la chair fraîche . on rapporte qu'une fois qu'ils ont tâté du sucré – suc de betteraves ou jus de fraise mûre – ils tombent définitivement accros . bon . me voilà avec des addicts dans le jardin ! et c'est moi le dealer ! quelle épreuve pour un jardinier bio-éthique . quelle sera la bonne pratique ? nous commençons par des gestes simples qui peuvent n'être pas sans effet : montrons leur – sans violence disproportionnée – qu'ils sont non grata . dégageons les feuilles mortes, mettons la terre à nu et binons entre les rangs, installons des pièges, espérons et observons .
> à suivre .

oh j'oubliais le plus important ! qu'on se rassure : le carré d'ada est indemne . ouf .

 
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chronique du jardin de la patrie by elisabeth bruxer.millet est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France.